Ben Jaâfar: Le Parlement d'avant le 25 juillet est terminé
Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante, a fortement défendu la Constitution de 2014, estimant qu'elle n'a rien à voir avec les perturbations de la scène politique, d'autant plus qu'elle n'était pas appliquée dans son intégralité et que la Cour constitutionnelle n'a pas été créée.
Il a, également, indiqué que la violation de la Constitution avait commencé en 2015 par la non nomination d'un chef du gouvernement du parti majoritaire, à savoir Nidaa Tounes qui avait remporté les élections législatives, à l'époque.
Invité de Midi Show de ce jeudi 26 août, Mustapha Ben Jaâfar dit considérer toujours que la Constitution est parmi les meilleures, reconnaissant, en même temps, qu'il existe quelques lacunes dans le texte, qui a besoin de révision.
"La Constitution de 2014 était participative (De A jusqu'à Z)... Je pense qu'elle est exempte de mauvais accords et de consensus corrompu", a-t-il indiqué.
Dans le même sens, Ben Jaâfar a nié que la célèbre rencontre à Paris, entre les deux "cheikhs" (Rached Ghannouchi et feu Beji Caid Essebsi) en 2013, ait affecté la rédaction de la Constitution.
Il a souligné qu'il y a eu des concessions de diverses parties, ce qui est la nature de chaque action collective participative.
Ben Jaâfar a estimé que la Tunisie vivait dans le chaos et que les scènes "répugnantes" au Parlement ont conduit les manifestants à descendre dans la rue le 25 juillet pour exprimer leur rejet de l'ensemble du système.
Et d'ajouter que Saïed avait tenté à plusieurs reprises de surmonter la crise de confiance, évoquant, à cet égard, le rassemblement de représentants des partis au palais pour essayer de trouver une solution à la crise de formation du gouvernement en 2019, mais ceci avait été rejeté.
Concernant l'activation de l'article 80 de la Constitution et les différentes lectures, Ben Jaâfar a assuré qu'en l'absence de la Cour constitutionnelle, toutes les interprétations sont possibles.
"Mais ce qui me fait peur, c'est la campagne de polarisation et de haine contre tous ceux qui n'adhèrent pas à la vision de Kaïs Saïed et ceci n'est pas bénéfique pour la Tunisie", a-t-il expliqué.
Et de poursuivre: "Nous étions dans une crise sans issue et le président a été contraint de prendre des mesures exceptionnelles et le Parlement d'avant le 25 juillet est fini".
L'invité de Midi Show a fait savoir que la Tunisie se trouve aujourd'hui face à une opportunité historique de corriger la voie de la Révolution et qu'il est nécessaire de savoir la vision du président et sa perception pour interagir avec lui.